Fred Solojak

Inaccessible étoile

Tant d’univers nous séparent

Mille ans pour atteindre les confins de mon propre monde

Dix mille autres années pour frôler la lisière du tien

Apprendrai-je alors ton nom

La couleur de ton regard

Et le frémissement de tes pas

S’approchant de moi 

Ou resterai-je abattu à tes côtés

Comme le chien et l’ombre de la chanson 

Oui voudras-tu de moi si je parviens à toi

Ou m’enverras-tu rejoindre

Le troupeau éploré de tes impossibles amants 

Je n’aurais la réponse que si j’essaie encore et encore

Au-delà de toute raison au-delà de la mort

Voilà mes cris d’aigri vain en vain t’atteignent

Sur ta couche de cristal tu souris

« Encore un » soupires-tu et tu t’endors

Dans le parfum cireux des églises souples

Où quelques grenouilles croassent à l’autel

Des prières qui à jamais de toi m’éloignent

Inaccessible étoile aux confins de mes nuits…

Fred Solojak