Fred Solojak

Fred Solojak

Extraits...

Voici quatre brefs extraits situés dans les premières pages du roman...  Ils ne sont pas justifiés (mis en page) comme dans le livre.

 

Je n'en publie pas plus... Sinon, je perdrais mes derniers lecteurs ! 

 

 

« Le cadeau… »

 

 

Quelques jours après mon quarante-cinquième anniversaire, la vie me fait un cadeau ; elle me donne un objectif à atteindre avant de mourir : je dois voir les seins de Marie.

 

Vous alléguerez qu’il s’agit là d’un cadeau ne nécessitant guère d’investissements particuliers. Le bénéficiaire doit juste disposer d’une mécanique intime fonctionnelle. La suite tient de la romance. On attire la proie au bar du coin, on lui paie une pizza chez l’Italien de l’autre coin, on l’emmène au bord de l’océan le plus proche, on la hisse dans une chambre d’hôtel et on l’épluche de ses vêtements. À un moment donné, les seins ne manqueront pas de jaillir ou de s’effondrer, selon leur vécu et la façon dont ils furent utilisés à une époque qui ne vous concerne pas.

Je serais d’accord avec vous si j’avais éprouvé le moindre désir sexuel envers Marie, si j’avais envisagé d’en tomber amoureux et, surtout, si je n’étais pas marié à Simone.

Vous m’objecterez encore que je puis divorcer de Simone. Impossible ; toute ma vie dépend d’elle puisqu’elle m’avait empêché, comme nous le verrons plus loin, de mourir… 

Même si cela nous éloigne de mon objectif à atteindre, il est utile de signaler, dès à présent, que Simone m’avait épousé en dépit des réticences de son milieu familial. N’était-elle pas l’unique héritière des éditions Magali Mare alors que je n’étais que le fils d’un épicier de quartier qui, afin d’éviter la honte de la faillite commerciale, avait préféré se suicider avant le débarquement des huissiers ?

Je lui dois donc tout, à Simone…

Sauf les seins de Marie.

Le cadeau de mes quarante-cinq ans, mon objectif à atteindre avant de mourir.

 

« V… »

 

Elle s’appelait V… et déployait sous le soleil du seul été que nous vécûmes ensemble un mètre quatre-vingts de peau ambrée. Amante atypique, elle s’inquiétait fort peu de son plaisir tant elle était obsédée...

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 « Simone … »

 

En me déposant devant la statue du général Kiflair, place Despanard, elle avait rompu le silence observé depuis qu’elle avait repris le volant :

— Je veux vous revoir !

J’avais déjà un pied sur le trottoir. Je m’étais retourné vers elle. Le plafonnier s’était allumé et la lumière d’un réverbère municipal transperçait de biais le pare-brise, lui embrasant le visage ; cette femme était terriblement belle.

— Téléphonez-moi demain à quinze heures précises ! Voilà mon numéro…

Un petit bristol s’était inséré entre mes doigts. J’avais toujours le regard posé sur elle. Dans ses yeux j’avais lu une forme de supplique : « Vous le ferez, n’est-ce pas ? »

— O.K., avais-je répondu en sortant enfin de la voiture. J’allais ajouter, en me penchant par la portière ouverte, un « merci de m’avoir reconduit » quand cette portière m’avait été arrachée du ventre. Je n’avais eu que le temps de sauter en arrière, le bristol à la main ; la MG s’appropriait déjà la circulation, en déclenchant un furieux concert de klaxons.

 

 

« Marie… »

C’est une femme de caractère, Marie, et pas seulement parce qu’elle ressemble à un buste d’Arno Breker, qu’elle s’empiffre aux repas, rit haut avec les résidents, n’hésite pas à s’attifer de couleurs flashy et, si une crotte de nez la tourmente, à se masquer à peine pour l’extraire d’un doigt exercé. Après quelques jours de boulot, son enthousiasme, au lieu de s’effilocher au contact de la réalité, s’est renforcé, à l’inverse de notre relation qui, elle, cabote entre le « bonjour » du matin, le déjeuner, la cigarette de midi et quelques « ça va » échangés lorsque nous nous frôlons dans les couloirs. S’ils n’y avaient ses seins à densité variable pour exciter mon intérêt, elle ne m’interpellerait en rien, Marie, je l’aurais même créditée d’une grossièreté crasse — a-t-on idée de planter là le mari de la patronne sur un « bonne après-midi » à la limite de l’irrévérence ? Je dois reconnaître que j’avais manqué de subtilité, en me gaussant de son exaltation pour le veuf joyeux ; je n’avais fait qu’exacerber sa sensibilité extraordinaire pour les drames humains, quels qu’ils soient.

 

... Le reste est à découvrir dans le bouquin…

 

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Pour rappel, il s'agit d'un livre broché de 262 pages, bien solide, de format 14,8 x 21 cm (in-8)...

 

 

 

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13/03/2018
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