Fred Solojak

Fred Solojak

En hommage à un vieux-vieux château : L'Avouerie...

 

Je connais de lourds châteaux, accrochés à de hautes collines,

Des palais de dentelles baignés d’onde cristalline,

Des manoirs enchantés, dans des écrins de lumière,

Des citadelles légendaires, silencieuses et toujours  fières,

Mais je reviens toujours  vers toi,

Fidèle gardienne du cœur de mon village…

 

Il n’y a plus de belles dames sur tes parquets de guingois,

Ni de rudes chevaliers dressés sur tes murailles,

Scrutant l’horizon, attentifs au vent de la bataille,

Mais quand je parcours tes ombres et tes recoins,

Je croise les fantômes de ces seigneurs débonnaires,

Habillés de peu, mais riches de forêts et de terres,

Murmurant à mon oreille, sans que je ne m’en effraie :

« Il est beau, n’est-ce pas, ce village que nous avons aimé avant toi… »

 

Certes, tu n’es pas la plus fine des parures.

Dans la nuit d’hiver, figée dans ton armure de glace,

Tu te plais à tourmenter l’âme de celui qui passe

Et qui, ne te connaissant pas, accélère son pas…

Mais quand le jour revient, qu’il soit de soleil, de pluie ou de vent,

Te voilà à nouveau accueillante et bon enfant,

Ouvrant tes entrailles à de joyeux compains,

Refaisant le monde, une cervoise à la main…

 

Puis-je t’en vouloir d’être un peu grossière,

Toi qui, fidèle et dure comme la pierre qui te soude,

Veilles, malgré failles et fissures dans tes mâchicoulis,

Sur la paix toujours fragile de mon village assoupi ...

 

On t’appelle avouerie et bien peu savent pourquoi.

C’est un terme ancien qui peut désigner n’importe quoi.

C’est surtout la simple et digne estampille

D’un village que j’aimerai jusqu’au soir de ma vie…

 

Fred Solojak



17/02/2013
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